Bien sûr, il y a d'abord le sportif. Les chiffres qui ne se discutent pas. Au milieu d'une forêt de statistiques à faire pâlir le plus optimiste supporter des Verts, deux sont à retenir : huit défaites en douze rencontres, un point pris sur dix-huit possibles à l'extérieur. Dix-septièmes à un point du premier relégable, les Verts sont à des années-lumière de leurs ambitions initiales (top 5). Et comme à Saint-Etienne, tout à tendance à fonctionner à l'envers quand les résultats ne sont pas au rendez-vous, les Stéphanois se sont tiré quelques balles dans le pied ces derniers jours.
Roland Romeyer d'abord. Samedi, le co-président de l'ASSE s'est laissé aller à quelques commentaires disgracieux sur certains joueurs de l'effectif stéphanois au cours d'une réunion avec une association de supporters. Gigliotti a été qualifié de "
fainéant" et Matsui de "
leurre qui a déçu et ne s'est pas adapté", le dirigeant se demandant en outre "
si ce n'était pas son frère ou son cousin qui jouait à sa place ". Quant à Gomis, qui reste sur 6 buts lors des 7 derniers matchs, il est coupable, selon son président, "
d'avoir pris la grosse tête depuis qu'il a été en équipe nationale ". Des propos qui manque de tact de la part d'un homme dont la fonction demande recul et pondération. Après la rencontre perdue face à l'OM (3-1), Gomis ne fuyait pourtant pas ses responsabilités : "
On a pris deux buts sur des coups de pieds arrêtés. Je suis à l'origine du premier parce que je commets une erreur de marquage."
Un malaise palpableDimanche matin, un nouvel incident a témoigné du malaise qui entoure les Verts. Après avoir franchi les barrières, sans opposition de la part du service de sécurité de l'ASSE, des ultras stéphanois, furieux des résultats actuels de l'équipe stéphanoise, ont eu accès au bâtiment réservé aux professionnels. Avec l'aval de...Roland Romeyer. Résultat, une discussion entre ce dernier, Laurent Roussey, quelques joueurs et une quarantaine de supporters.
Une rencontre entrecoupée de "
Roussey démission ! " Le peuple vert tient à faire payer au coach stéphanois le recrutement raté dont il est en grande partie responsable. L'entraîneur stéphanois est plus que jamais sur la sellette. La semaine à venir et les deux rendez-vous cruciaux cette semaine face à Rosenborg (jeudi en Coupe de l'UEFA) et
Rennes (dimanche en championnat) pourraient sceller son sort en cas de nouvelles désillusions malgré le soutien inconditionnel de Roland Romeyer. Mais si Bernard Caïazzo décidait de reprendre la main, son avenir ne tient plus alors qu'à un fil.