Cinq mille spectateurs dans les tribunes d'Aimé-Giral, une formidable ovation : la présentation de Dan Carter au public de l'USAP (Photo L'Equipe)a dépassé tout ce que Perpignan pouvait imaginer. Le numéro 10 des All Blacks, considéré comme le meilleur joueur du monde, n'est pas revenu de l'accueil que lui ont réservé les supporters catalans. Il lui tarde déjà de fouler la pelouse d'Aimé-Giral, probablement à la mi-décembre. Il a tenu sa première conférence de presse devant une foule de journalistes français et anglais.
«Dan Carter, comment avez-vous vécu cette prise de contact avec votre nouveau club et vos nouveaux supporters ?
C'était formidable. J'ai été surpris par l'accueil, l'ambiance (il sourit...). Incroyable ! Je voudrais remercier tout le monde de m'avoir réservé pareil accueil. Cette réception au stade était, coment dire... surréaliste ! J'avais entendu parler de la chaleur des supporters de l'USAP. Je n'ai pas été déçu. Quand j'ai foulé la pelouse du stade Aimé-Giral, j'ai ressenti une grande humilité. C'était bouleversant. J'attends avec impatience de jouer devant ce public.
C'était important de venir vous rendre compte, deux mois avant votre installation ici ?
Oui. Maintenant, je vais attendre avec beaucoup d'excitation ma venue à Perpignan. J'aurais toujours à l'esprit d'ici décembre que je vais revenir ici, je sais ce qui m'attend. Mon séjour ici était important pour comprendre le club, son environnement, comment ça fonctionne. Ce fut un contact trsè positif. J'aime cette ville. Cela ne fait que vingt quatre heures que je suis là, mais j'ai aimé ce que j'ai vu, cette ambiance.
Comment s'est passé votre premier contact avec les joueurs de l'USAP ?Bien, je me sens mieux d'avoir été présenté à eux. Je me sens plus à l'aise, c'est toujours délicat de débarquer dans une équipe, en cours de saison. Tout le monde était très détendu, c'est bien.
Vous savez que vous débarquez dans un club qui attend un titre depuis cinquante trois ans ?Il serait temps de gagner quelque chose... On va tout faire pour ça. Le président (Paul Goze), l'entraîneur (Jacques Brunel) ont évoqué ce fait devant moi. Mais chacun sait que, dans le rugby, ce n'est pas un joueur seul qui peut faire gagner une équipe. Je vais essayer de me fondre dans le moule de l'USAP. Espérons que nous pourrons travailler comme il le faut.
La pression, à Perpignan, sera terrible au regard de l'attente que vous suscitez, vous ne la craignez pas ?
C'est quelque chose qu'il faut savoir gérer. Mais la pression, vous savez, j'ai l'habitude. Elle est toujours là avant un match avec les All Blacks, avant un match avec les Crusaders. Mais j'ai ma méthode pour gérer ce type de situation. Le plus haut niveau rime souvent avec pression. A moi de la gérer comme il le faut.
Pourquoi avez-vous préféré l'USAP à Toulon ?
D'abord, j'aime la culture française, et je voulais vivre une expérience dans le rugby français. Je voulais aussi profiter de la culture française et pour ce faire, je ne voulais pas qu'il y ait trop de Néo-Zélandais dans l'équipe. Il n'y en a pas à Perpignan (en fait, le pilier de l'USAP, Perry Freshwater est né en Nouvelle-Zélande mais il a aujourd'hui la nationalité anglaise). Pour m'intégrer dans la culture française, je devais m'immerger dans un univers où personne ne pouvait me prendre par la main, comme cela aurait été le cas à Toulon, avec Umaga, Collins et les autres. Et puis je voulais jouer la HCup. C'est une compétition que je suis à la télévision, en Nouvelle-Zélande. Une expérience que je voulais vivre absolument. L'USAP joue la Coupe d'Europe. Toulon non.
Votre objectif, avec l'USAP ?
M'adapter à ce nouveau rugby français, davantage basé sur le jeu d'avants et où le jeu au pied est plus important qu'en Super 14. Mais c'est à moi de m'adapter à l'USAP, et non pas à l'USAP de s'adapter à Dan Carter. En signant à Perpignan, je vais évoluer dans le meilleur des mondes, celui des clubs avec une des meilleures en Europe, tout en continuant à porter le maillot des All Blacks. »
Source : Lequipe