Si les marchés boursiers remontent, rassurés par l'annonce jeudi d'un plan de sauvetage du gouvernement américain pour aider les banques à se débarrasser de leurs actifs à risque, accumulés pendant la dernière bulle immobilière (
lire notre article), si les nuages s'éloignent, ils sont toujours là. Et il faut agir vite, immédiatement. C'est, en substance, ce qu'a dit vendredi
George W. Bush, au lendemain d'un premier discours sur la crise financière lors duquel il avait confié son "
inquiétude".
Demandant aux Américains de "
garder confiance dans l'avenir de leur économie sur le long terme", le président américain a affirmé, depuis la Maison Blanche : "
c'est maintenant que nous devons agir pour préserver la santé économique de notre pays de graves risques". Mais, a-t-il prévenu, le plan d'intervention gouvernemental va coûter un "
montant considérable sur les dollars du contribuable". Et cela "
comporte des risques", a-t-il admis. Mais "
nous comptons que cet argent sera remboursé au bout du compte", a-t-il ajouté.
Goldman Sachs et Morgan Stanley se soutiennent
Peu avant, le secrétaire d'Etat au Trésor américain, Henry Paulson, avait évoqué le chiffre de "
centaines de milliards de dollars" qui seront injectés pour ce plan. L'influent sénateur Richard Shelby a même parlé de "
1.000 milliards de dollars". Henry Paulson a déclaré qu'il demanderait au Congrès de se prononcer la semaine prochaine sur le plan.
Autre initiative qui a rassuré la Bourse, le régulateur boursier américain, la Securities and Exchange Commission (SEC) et sa consoeur britannique, la Financial Services Authority (FSA) ont annoncé l'interdiction temporaire avec effet immédiat, des ventes à découvert sur les valeurs financières. La vente à découvert, pratiquée beaucoup par les fonds spéculatifs, consiste à emprunter une action dont on pense que le prix va baisser et à la vendre aussitôt avec l'espoir d'empocher une forte différence. Cette technique précipite souvent la chute du cours.
Soutien mutuel : Goldman Sachs et Morgan Stanley, les deux seules grandes banques d'investissement américaines à avoir résisté, pour l'instant, à la tempête, recommandent chacune à leurs clients d'acheter des titres de l'autre.