JULIE COIN, que ressentez-vous après cet exploit ?Ce n'est que du bonheur. Je ne sais pas... Je crois que je ne réalise pas ce qu'il se passe. Je pense plus au fait d'être qualifiée pour le 3e tour que d'avoir battu Ivanovic, la N.1 mondiale. Peut-être que je réaliserai ce que j'ai fait quand je serai éliminée...
Ce match, c'était comme dans un rêve ?Non, gagner en deux sets ça aurait été comme dans un rêve... (sourires). C'était super de jouer sur un grand court comme ça, l'ambiance à la fin du match était incroyable. J'ai l'impression que le public était plus pour moi que pour Ivanovic. C'est peut-être parce que j'ai fait mes études aux Etats-Unis.
Que vous arrive-t-il sur votre première balle de match, vous réalisez que vous être en train de battre la N.1 mondiale ?J'ai compris la portée de ce que j'étais en train de faire sur le deuxième service de ma première balle de match. Là, je me suis dit :"
Waouh, c'est la N.1 mondiale en face" et j'ai fait une double faute. Pas terrible. Après, je me suis dit : "
Accroche-toi sur tes jambes et ne donne pas de point".
Vous étiez programmée sur le court Louis-Armstrong, cela ne vous a pas trop perturbée de jouer finalement sur le Central ?On m'a annoncé subitement que je jouais sur le Central dans un quart d'heure alors que j'étais partie me faire faire des strappings. J'étais tellement paniquée à l'idée d'arriver en retard que je n'ai pas réalisé que j'allais jouer sur un gros court. Je me suis à peine échauffée au vestiaire.
Et après la victoire, que s'est-il passé ?Au début, j'ai cherché mon entraîneur pour lui dire merci. Après je me suis dit : "
Mince, il faut que j'appelle mes parents, il est tard en France". Dans le vestiaire, toutes les filles me félicitaient. Il y en a qui étaient trop contentes, peut-être parce qu'elles espèrent maintenant prendre la place de N.1 (rires). J'ai l'impression que tout le monde me parle alors qu'avant je passais inaperçue...
Vous allez rencontrer Amélie Mauresmo en 16e de finale...Elle est de Picardie, comme moi, je l'ai toujours beaucoup suivi. Elle est un peu une idole en France, tout le monde l'aime. Je n'ai jamais joué contre elle, ce sera un peu comme jouer une N.1 mondiale puisque c'est une ancienne N.1 mondiale. Je l'ai beaucoup regardée à la télévision, maintenant elle sera en face de moi.
Vous avez dit qu'à un moment cette saison vous aviez envisagé d'arrêter le tennis ?Oui, je me suis demandé si j'étais vraiment faite pour ça. C'est assez dur nerveusement. J'aurai 26 ans en décembre, je me disais qu'est ce que je vais faire l'an prochain si je suis encore 188e mondiale parce qu'on ne gagne pas sa vie comme ça. Mais là, ça donne envie de continuer.
Là, tout va vite pour vous, non ?Oui, ça va super vite, mais c'est super bien aussi (sourires). Il fallait un déclic, comme dit mon entraîneur. Je ne sais pas ce que ça a été, mais il est arrivé. Je me pose beaucoup moins de questions qu'avant. Mais j'espère que ça ne sera pas juste l'histoire d'un tournoi et que ça va continuer après...