Jo-Wilfried Tsonga a disposé du N.2 mondial, Rafael Nadal ,à Melbourne pour s'offrir sa première finale de Grand Chelem à l'Open d'Australie. Le Français terrasse l'Espagnol en deux heures de jeu pour succéder à
Arnaud Clément, dernier Français à avoir joué une finale en Australie.
OPEN D'AUSTRALIE - Demi-finale messieursJo-Wilfried Tsonga (FRA) bat Rafael Nadal (ESP/N.2)
6-2, 6-3, 6-2Prochain adversaire: Federer ou DjokovicQui l'eut cru? Après un parcours sans faute dans cet Open d'Australie, Jo-Wilfried Tsonga est parvenu à faire l'inimaginable : battre Rafael Nadal en demi-finale de l'Open d'Australie pour rallier sa première finale de Grand Chelem. Lui qui n'est ni tête de série, encore moins favori. Après des années de galère où les blessures l'ont empêché de grandir sur la scène internationale, le Manceau de 22 ans tient enfin son heure de gloire : il défiera
Roger Federer ou
Novak Djokovic en finale de la première levée du Grand Chelem, dimanche.
Dès l'entame, il donne le ton du match. La première balle de break est pour Tsonga dès le deuxième jeu. Celle-ci est convertie sur une volée croisée de revers et voilà le Français menant 3-0 après douze minutes de jeu. 4-1, puis 5-2. Fort d'un service à 95% de réussite en premières balles et d'une présence au filet aussi fine, le Français mène la vie dure à l'Espagnol qui court de bout en bout du terrain. Un smash raté de l'Espagnol et une amortie gagnante du Français offre à ce dernier même trois balles de première manche sur le service de Nadal... qui n'empêche pas le Français de s'emparer du set après 30 minutes de jeu (6-2). Une première pour le N.2 mondial cette année à Melbourne.
Clément a trouvé sa relèveEt Tsonga n'arrête pas son effort. Le Manceau se crée même une troisième balle de break d'entrée de deuxième manche... Mais au contraire de la première à la réussite insolente, cette occasion là n'était pas saisie. De son côté, Nadal tente de répliquer. Mais l'Espagnol ne parvient à se créer la moindre occasion de breaker. A la lutte sur sa mise en jeu, Nadal est constamment pressé par le Français, qui le fait toujours courir. Aucun ne cède son service jusqu'au huitième jeu où Tsonga réussit une nouvelle fois à prendre de court son adversaire, d'un smash rageur sur sa seconde balle de break du set. Le Manceau conclut la manche sur jeu blanc dans la foulée pour mener deux sets à rien après 1h10 de jeu (6-3).
On n'ose à peine croire le tableau d'affichage. Mais Tsonga doit vite redescendre de son nuage. D'entrée de troisième manche, le Français doit défendre trois balles de break. Ce qu'il fait à merveille. Les deux premières sont sauvées. Il faudra ensuite deux aces, dont un refusé au Français après une altercation avec l'arbitre de chaise, pour continuer le troisième set sans dommage. Mieux, deux nouvelles balles de break sont données par Nadal après une volée manquée... La différence ne se fait pas attendre. Un retour énorme de Tsonga le mène à faire la course en tête dans cette manche (2-1). Lucide et calme au possible, il ne résiste plus à hurler sa joie sur chaque point important gagné. Fort de 86% de réussite en premier service, Jo ne plie pas sous les coups de butoir que le N.2 mondial tente de renvoyer tant bien que mal.
"Personne ne pouvait me battre aujourd'hui""J'ai fait un gros match dans tous les domaines. Je frappais de toutes les forces sur ce qui se présentais. Il faut que je pince... Je me suis dit qu'à un moment, tout allait s'arrêter. Mais non. En fait, je pense qu'aujourd'hui, personne ne pouvait me battre." Le double break, réalisé à 4-2, en est une bonne illustration. Une sorte d'estocade que l'Espagnol ne digérera pas, comme les 49 coups gagnants, 17 dont aces, et 75% de réussite à la volée.
Les Murray, Gasquet et Youzhny, trois premières têtes de série éliminées par le Français à Melbourne, ne pourront que compâtir à la chute de Nadal, pourtant vainqueur de leur première confrontation à l'US Open 2007 sans perdre le moindre set. Avec beaucoup de sang-froid, Jo-Wilfried conclut sur sa mise en jeu suivante et devient le premier Français depuis Arnaud Clément en 2001 à jouer la finale de l'Open d'Australie. Et devient surtout le premier Tricolore non tête de série à réaliser cet exploit en Grand Chelem dans l'ère Open, depuis Cédric Pioline à Wimbledon en 1997.