[FOOT]Bordeaux revient sur Lyon

BORDEAUX - CAEN : 2-1
Buts : Cavenaghi (52e, 77e s.p.) pour Bordeaux - Sorbon (89e) pour Caen

Pas sûr que les joueurs girondins aient tous suivi la rencontre entre Lyon et Rennes (1-1) en ouverture de cette 33e journée de L1. Pas sûr, non plus, qu'en ayant connaissance du résultat, les hommes de Laurent Blanc aient commencé à avoir la tête tournée davantage vers les étoiles et le sacre. Ce qui est certain, en revanche, c'est que Bordeaux n'a pas commis la même erreur que son devancier au classement. Rarement flamboyant, comme l'OL la veille, parfois mis en difficulté par Caen, le club au Scapulaire a su accroître son avantage avant qu'il ne soit trop tard. Ce que le sextuple champion n'était pas parvenu à faire contre Rennes. En "récompense", Bordeaux a empoché sa troisième victoire consécutive, et donc les neuf points qui vont avec. En ce laps de temps, Lyon n'en a glané que quatre. Quatre unités, c'est désormais l'épaisseur dont les Rhodaniens disposent sur leur dauphin au classement.
Cet écart est loin d'être rédhibitoire à cinq journées de la fin, sachant que Bordeaux, en deux rencontres, a grignoté cinq points à l'OL. Mais l'horizon demeure encore flou. D'une part, car le club de Jean-Michel Aulas n'a pas pour habitude de multiplier les cadeaux. D'autre part, parce que les Girondins se sont toujours crispés à mesure que l'écart se réduisait. Leur objectif, ils n'ont cessé de le clamer, reste la deuxième place. Que ce discours ait pour but de les préserver d'une pression supplémentaire, ou pas, il a en tous cas trouvé écho sur la pelouse de Chaban-Delmas, dimanche en fin d'après-midi. Grâce à son inévitable goleador, Cavenaghi. Déjà en verve dans les premières minutes, l'Argentin a buté par deux fois sur Planté (8e, 9e). L'ancien joueur moscovite perd un nouveau duel compliqué face au gardien normand, avant le repos (40e).

Cavenaghi, 14 buts au compteur
Trois occasions "gâchées", Cavenaghi n'en a pas l'habitude. Jouer les renards, davantage. La défense de Caen l'a encore oublié, sur un coup franc puissant de Wendel, que l'attaquant bordelais a malicieusement dévié (1-0, 52e). Les envies normandes éteintes, l'occasion de Gouffran oubliée (28e), Bordeaux a continué de l'avant, fidèle à son leitmotiv de la saison. Fernando, très disponible, a touché du bois (60e) puis trouvé Planté sur sa trajectoire (67e). Micoud a alors lui aussi vu sa tentative repoussée par la transversale, mais avec une conclusion plus heureuse. Car Fernando a suivi et obtenu un penalty après une frappe contrée de la main. Les deux milieux de terrain ont alors laissé faire le "spécialiste", Cavenaghi. L'Argentin, serein, a trompé Planté (2-0, 77e). Et permis à son équipe d'assurer le coup.
Certes, Sorbon a profité de la déconcentration générale pour réduire le score sur corner (2-1, 89e). Insuffisant pour faire vraiment trembler les Bordelais, et les empêcher de revenir sur Lyon. Ou plutôt, de prendre leur distance sur la troisième place afin d'assurer la qualification directe en Ligue des Champions. Le club girondin dispose désormais de neuf points d'avance sur le duo Marseille-Nancy, profitant de la défaite des Lorrains, samedi à Lille (2-1). Maintenant que Laurent Blanc et ses joueurs peuvent regarder en bas avec plus de tranquillité, on aimerait bien que leurs yeux se tournent davantage vers le haut. Pour le suspense, dans un championnat souvent bouclé un mois avant la date butoir. Pour voir, aussi, la capacité de Lyon à sortir ses griffes. Pour voir. Juste pour voir ?

LA DECLA : Laurent Blanc (entraîneur de Bordeaux)
"On a eu des opportunités d'ouvrir le score en première mi-temps, on ne l'a pas fait, puis Caen, qui n'a pas fermé le jeu, nous a posé des problèmes. On a été plus dangereux en deuxième mi-temps. On est donc satisfait du score et de la production des joueurs surtout après la pause. Revenir à 4 points de Lyon, ou garder 9 points avec le 3e, les deux sont aussi importants. On continue de regarder devant comme derrière. N'oublions pas qu'il faudrait un quasi sans-faute de notre part sur les cinq derniers matches, et que Lyon chute deux fois (pour que Bordeaux soit champion de France). Or connaissant la qualité de Lyon, c'est un peu difficile à imaginer, même si dans le football tout peut arriver".