[FOOT]Et de 3 !!

MANCHESTER UNITED - AS ROMA : 1-0 (Aller : 2-0)
But : Tevez (70e)

Les terrains de jeux du Royaume de Sa Majesté sont devenus trop petits pour ces ogres. Pour la deuxième année consécutive, Liverpool, Chelsea, et Manchester composent les trois-quarts du plateau des demi-finales de la Ligue des Champions. Mercredi, United n'a pas failli sur sa pelouse d'Old Tafford afin de rejoindre ses homologues anglais, qualifiés depuis la veille en ayant dû batailler. Dans la position la plus favorable avant ces quarts de finale retour après leur victoire à Rome (0-2), les Red Devils ne se sont pas contentés de ce net avantage. Les impressions à quelques minutes du coup d'envoi, pourtant, laissaient augurer d'un manque d'envie de la part des hommes de Sir Alex Ferguson, l'entraîneur écossais ayant décidé de ménager Ronaldo, Rooney, Scholes, ou encore de laisser Evra à la maison.
Très rapidement, ces doutes sur la volonté de MU de jouer le jeu à fond se sont évaporés, tant ils ont insufflé du rythme et multiplié les offensives. Mais la carte choisie par Sir Alex a bien failli lui revenir en pleine figure, l'espace de quelques secondes. Le temps pour Mancini de provoquer une faute (peu évidente) de Brown dans la surface. Et pour De Rossi, buteur sur penalty en Serie A contre Genoa (3-2), de rater une occasion tombée du ciel (30e) de redonner espoir aux siens. D'inverser la domination des Red Devils, et, pourquoi pas...de mettre en péril la maison rouge. Au lieu de cela, la Roma a accru ses propres doutes. Elle s'est coupée les ailes avant même de pouvoir les déployer. Car, hormis sur deux frappes de Vucinic (13e, 29e), le club de la Ville Eternelle n'avait pas réussi à donner du boulot à van der Sar.
Doni a retardé l'échéance
Du travail, son homologue n'en a pas manqué. Pendant vingt-cinq minutes, soit presque jusqu'au penalty sifflé en faveur des Transalpins, Manchester a eu des allures de rouleau-compresseur. Le champion d'Angleterre en titre, qui s'était imposé "à l'italienne" au Stadio Olimpico, a déployé sur son terrain un jeu aux accents beaucoup plus british : engagement, offensives ultra-rapides,... et talent, ingrédient qui ne manque pas dans les rangs de United, même quand Ronaldo s'installe sur le banc. Hargreaves, notamment, a réalisé une prestation de haute tenue, dans une position de latéral-milieu droit... parfois second attaquant. L'ancien joueur du Bayern s'est tellement dépensé, tout en sentant les bons coups, qu'il a presque toujours été au coeur du danger pour la Roma.
Après des occasions de Park (6e), Tevez (7e), ou Brown (9e), Hargreaves a contraint Doni à remporter un duel bouillant (10e). Celui qui a fait l'essuie-glace sur le côté droit a offert de bons centres, comme à Giggs (16e), le Gallois butant lui aussi sur le portier romain. Par la suite, Manchester a continué sa domination, mais sans mettre autant de pression devant le but adverse. Le repos leur ayant permis de digérer, en partie, le penalty manqué, les Giallorossi ont tenté de se projeter à nouveau vers le but de van der Sar. Sur corner, Juan a trouvé les gants du Néerlandais (57e), juste après un tir de Taddei (56e) contré par Sylvestre, qui retrouvait le rectangle vert en lieu et place d'Evra. Ces attaques veines resteront sans suite. Contrairement aux idées de Manchester. Tevez, dans sa moitié de terrain, s'empare du cuir avec autorité, s'élance vers le but romain, et avec le soutien de Hargreaves, inscrit un but qui met fin à un éventuel suspense (1-0, 70e).
L'équipe de Luciano Spalletti devra encore patienter pour battre les Red Devils, ce qu'elle n'a pas réussi à faire en six rencontres d'affilée*. D'ailleurs, personne n'a réussi à faire tomber United sur la scène européenne cette saison. Barcelone, son adversaire en demi-finale, tentera de le faire et d'imiter ainsi le Milan AC, tombeur de MU à ce stade de la compétition l'an dernier, avant de remporter le trophée. Mais, plus que vers ce destin "tragique", Manchester semble sur la voie d'un retour aux sources. Proche de 1999. Le club de Sir Alex peut rêver au doublé C1-Championnat. Dimanche, il reçoit Arsenal avec l'objectif d'assurer son trône, et avec des cadres mis au repos. Sir Alex Ferguson, qui aurait pu se mordre les doigts et la langue, d'avoir procédé ainsi et évoquer avant l'heure une demi-finale contre Barcelone, doit savourer.
LA DECLA : Alex Ferguson (entraîneur de Manchester United)
"On a été dangereux lors des 25 premières minutes mais leur gardien a sorti quatre arrêts fantastiques. Le penalty (raté De Rossi) aurait fait une grosse différence. Mais c'est un quart de finale européen et la Roma est deuxième du championnat d'Italie. On pouvait attendre d'eux qu'ils créent quelque chose. (A propos de la demi-finale face à Barcelone) On a parfois des occasions dans la vie de faire quelque chose de spécial et je pense que mon équipe a quelque chose de spécial. Barcelone est une équipe extraordinaire mais on ne peut aller là-bas et être négatifs, nous devrons aller là-bas en étant positifs".
*Les deux clubs s'étaient affrontés l'an dernier en quarts de finale (1-2 et 7-1 pour Manchester), puis deux fois cette saison en poule (1-0 pour MU et 1-1), avant, bien sûr, le quart de finale aller.

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