REAL MADRID - AS ROME : 1-2 (aller 2-1)Buts : Raul (75e) pour le Real Madrid - Taddei (73e) et Vucinic (90e+2)Il y a des signes qui ne trompent pas. Surtout lorsque ceux-ci ont tendance à se répéter... depuis quatre ans. Cette saison encore, le Real Madrid restera bloqué aux portes des quarts de finale de la Ligue des Champions. Une contre-performance dans la durée qui fait désordre, assurément, au sein de la Maison Blanche. Et qui ne fait que démontrer la lente régression des Merengue sur la scène européenne. La nouvelle déroute des Madrilènes en C1, cette fois face à la Roma, ne changera pas la donne. Ni au niveau du score concédé à Bernabeu (2-1), ni au niveau du contenu de jeu affiché mercredi soir sur la pelouse espagnole.
Qu'on se le dise, l'élimination du Real en 8e de finale de la Ligue des Champions est méritée. Et ce, sur l'ensemble des deux matches. En fait, les Merengue auraient même déjà pu en percevoir les prémices sur la pelouse du Stadio Olimpico. Habitués à ne pas perdre sur le pré vert romain, les Madrilènes, malgré le but de Raul, avaient affiché quelques lacunes offensives et une défense des plus fébriles. Quinze jours plus tard, le constat est le même. Certes, le Real avait des circonstances atténuantes. Van Nistelrooy, indéboulonnable finisseur côté merengue, était absent sur blessure. Ni Robben, ni Sneijder, les "piles" du jeu du Real, n'étaient alignés sur le terrain de Bernabeu. Mais il y avait Robinho, le Monsieur Météo du groupe dirigé par Bernd Schuster. Guti, Julio Baptista également. Et Raul bien sûr. Tel un renard des surfaces, c'est lui qui vient redonner l'espoir à ses coéquipiers à un quart d'heure de la fin.
Un détonateur nommé VucinicLà encore, signe qui ne trompe pas. Le capitaine emblématique du Real égalise à la 75e minute de jeu sur un but tout à fait hors-jeu, sur une erreur d'arbitrage donc. Sur une faute d'inattention également de la défense romaine. Car hormis cette action décisive, le Real n'a pas été impressionnant dans le jeu collectif et n'a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Comme au match aller, le jeu a été giallorosso, le ballon également et les meilleures occasions tout autant. Les Madrilènes, pourtant, ont poussé. Mais il y a eu des mauvais choix, à l'instar d'une tête de Robinho dans la surface alors que le contrôle semblait plus approprié (70e). Des exploits individuels non récompensés également. Une frappe pure de Diarra des vingt-cinq mètres repoussée par Doni (59e). Un coup franc direct de Baptista sur la transversale romaine (49e). Ce sera tout. Un peu maigre pour des Merengue censés faire vivre un enfer à leurs adversaires. Un manque de folie qui témoigne alors de l'impuissance madrilène à porter le danger dans la surface de vérité.
En face, on gère. A sa main. Mexès, boudé par
Raymond Domenech dans le onze titulaire de l'équipe de France, domine largement les débats, maîtrise bien les attaquants adverses, s'offre même un retourné acrobatique raté dans la surface madrilène (45e+1). Le Français, à l'image de son club, est partout et ne concède que peu d'espaces. Si derrière, ça va plutôt bien, merci, devant, ce n'est pas mal du tout. Mais fidèle à sa réputation d'équipe joueuse, la Roma semble prendre un malin plaisir à gâcher ses munitions. Aquilani joue le vendangeur en chef. A sa décharge, le jeune International A bute sur le poteau droit de Casillas (18e) avant de voir le portier espagnol se détendre sur une nouvelle tentative de sa part.
Alors, Spalletti et ses hommes se motivent à enclencher la seconde. D'abord par un but splendide de Taddei (73e, 0-1). Ensuite, en faisant entrer le joker de luxe de la Roma, le Monténégrin Vucinic, en réponse à l'égalisation de Raul (75e, 1-1). Le coaching s'avère payant de suite. Non content de provoquer l'expulsion de Pepe (71e), c'est lui qui vient sceller de la tête le sort du Real Madrid (90e+2). Une juste récompense, Vucinic ayant touché la barre peu après l'heure de jeu (67e), sans compter auparavant un raté monumental de De Rossi (88e). Plus tranchants physiquement, vite à l'aise et au diapason surtout de l'événement, les Romains enterrent le Real Madrid dès les huitièmes de finale. Une performance de haut vol, d'autant que celle-ci a été parfaitement maîtrisée par les joueurs de Spalletti. Tandis qu'un géant tombe à terre, un autre semble s'éveiller. Finalement, et vu que la Serie A est promise à l'Inter, la Roma pourrait bien se trouver une nouvelle source de motivation en cette fin de saison.
LA DECLA : Bernd Schuster (entraîneur du Real Madrid)"Il s'est passé un peu la même chose qu'à l'aller. Mon équipe a fait beaucoup d'efforts face à une équipe très bien organisée, très bien en place. Les joueurs ont tout tenté face à un adversaire très difficile, je ne peux rien leur demander de plus. L'AS Rome est un adversaire très intelligent, ce n'était pas aussi facile que ce qu'on avait pu dire après le tirage au sort. Pour moi, ce n'est pas une défaite. Nous ne nous sommes pas qualifiés mais jusqu'au 1-0, nous dominions le match. Nous n'avons pas su marquer et après nous avons déploré l'exclusion de Pepe et la blessure de Michel Salgado. Je suis content de mon équipe qui a montré du caractère."