[Foot] Raymond Domenech ou le tragique de répétition

Citation :: Ça va passer pour de l'acharnement. Et puis devenir lassant, pour tout le monde. Car on aimerait parler uniquement du jeu et des joueurs, de l'exemplaire capitaine roumain Chivu, de la jolie première mi-temps des Bleus... Mais peut-on vraiment fermer les yeux sur le coaching désastreux de Raymond Domenech ?

Si les Français ont échoué à battre les Roumains, c'est peut-être la faute à pas de chance ou à la maladresse des attaquants. Mais c'est aussi celle du sélectionneur, qui a encore fait preuve d'une analyse du jeu tout à fait étonnante. On a coutume de dire que ce sont les joueurs qui font le match. Samedi, Raymond Domenech l'a défait, le match de ses joueurs. Simple et triste constat : en sortant Yoann Gourcuff à vingt minutes du terme, le coach a fait exploser le fragile équilibre collectif de ses Bleus.

Certes, les buts ne venaient pas, et les Roumains, pourtant dominés comme rarement, refusaient de laisser filer le match. Il fallait donc aller le chercher, dans le "money time", dans les dernières minutes, au courage. Au lieu de persévérer dans une organisation qui fonctionnait, puisque les occasions se succédaient, le sélectionneur a tout chamboulé. En passant d'un 4-3-3 où le trio Toulalan - L.Diarra - Gourcuff faisait la loi au milieu, à une sorte de 4-2-4, qui empilait les attaquants.

Résultat, plus personne pour faire le lien, Toulalan et Diarra livrés à eux mêmes dans la remontée du ballon, Anelka baladé et finalement nulle part, 4 attaquants sur la même ligne... du pain béni pour la défense jaune. Une réorganisation discutable, presque grotesque compte tenu de son aspect visiblement improvisée, et qui a renvoyé les joueurs français à leurs défauts habituels pour un festival d'actions en individuel sans grandes inspirations.

Il est certes facile de le remarquer après coup, car il fallait faire un choix pour envoyer Ribéry au feu. En sortant son joueur liant (Gourcuff), le sélectionneur a simplement fait le mauvais. C'est malheureux, et plus encore lorsque c'est une récidive. Depuis Govou contre l'Italie en septembre 2006 (titularisé contre les champions du monde alors qu'il revenait à peine de blessure, le Lyonnais avait inscrit un doublé), les choix de Domenech ont toujours provoqué une perplexité plus ou moins polie. Et animé les discussions, au point que la fatigue commence à poindre.

Aujourd'hui les supporteurs tricolores ne rêvent plus que d'une chose. Voir les Bleus rallier l'Afrique du Sud, en passant par la fenêtre des barrages s'il le faut. Que cela se réalise ou non, on espère alors ne plus avoir rien à dire sur Raymond.

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