Mort d'un soldat français blessé en Afghanistan

Un soldat français blessé vendredi en Afghanistan par l'explosion d'une bombe, qui a déjà fait un mort et huit autres blessés parmi ses camarades, est décédé, dimanche 6 septembre, des suites de ses blessures, a annoncé le ministère de la défense.

Thomas Rousselle, soldat du 3e Régiment d'infanterie de marine de Vannes, avait été rapatrié et hospitalisé à la base américaine de Ramstein, en Allemagne, dans la nuit de vendredi à samedi. Trois autres blessés, les plus grièvement touchés par l'explosion qui visait un convoi blindé français dans l'est de l'Afghanistan, avaient été rapatriés de la même manière et cinq sont toujours hospitalisés à Kaboul. Cette nouvelle mort porte à 31 le nombre de soldats français tués en Afghanistan depuis le déploiement du contingent français dans ce pays fin 2001. Le caporal Johan Naguin, 24 ans, du 3e Régiment d'infanterie de marine (3e RIMa) de Vannes (Morbihan) a été tué dans l'explosion.

Le ministre de la défense Hervé Morin a fait part de sa "grande émotion", exprimant "sa plus grande reconnaissance à l'égard de ce militaire qui a courageusement donné sa vie au service de la France et de la paix". L'Elysée a également adressé ses condoléances à la famille du soldat. "Le président de la République renouvelle à ces soldats meurtris et à leurs familles l'expression de la solidarité de la Nation qui se tient à leurs côtés en ces douloureuses circonstances", rapporte le communiqué de la présidence.

UN RETRAIT ABOUTIRAIT "À UN CHAOS ABSOLU"

M. Morin a ajouté, dimanche sur RTL, que le départ de la communauté internationale de l'Afghanistan aboutirait "à un chaos absolu" avec le "retour des talibans" dans ce pays qui "redeviendrait un des terreaux du terrorisme international". A la première secrétaire du PS Martine Aubry qui réclamait un "vrai débat" sur la présence française en Afghanistan, M. Morin a répondu: "nous avons déjà eu ce débat au Parlement". Le député socialiste Manuel Valls a estimé pour sa part qu'un retrait militaire "serait un signe d'abandon", mais a demandé que les missions des soldats français sur place soient revues, en coordination "avec nos principaux alliés, les Américains, les Anglais".

Actuellement, 2 900 militaires français sont déployés sur le théâtre des opérations. "Avant de proposer ou souhaiter le départ des soldats, il faut se poser ces questions, a également argumenté Hervé Morin. C'est notre propre sécurité qui est en jeu. Il se joue en partie la stabilité du monde compte tenu du positionnement stratégique de l'Afghanistan".