Guillaume El Patron
Nombre de messages : 9173 Age : 33 Localisation : Yutz - 57 Catcheurs préférés : Triple H , Cena , L.A.X Brand préférée : Raw Date d'inscription : 26/11/2007
| Sujet: Angela Merkel ignore les critiques au sein de la CDU Mar 1 Sep - 18:56 | |
| ...après le revers électoralAngela Merkel se montre imperturbable. Au lendemain de trois scrutins régionaux où son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), a essuyé de lourdes pertes dans deux Etats sur trois, la chancelière allemande a annoncé qu'elle ne changera rien à sa stratégie électorale.
D'ici au 27 septembre, date des élections législatives, elle poursuivra une campagne centrée sur sa personne et continuera à tenir des discours délibérément évasifs. Une "campagne douillette", comme s'en amusent les commentateurs. "Je ne vais pas devenir agressive, je vais plutôt fournir des arguments", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, lundi 31 août, au quartier général de la CDU à Berlin.
Une façon de répondre aux critiques qui surgissent dans son camp après la publication des résultats des élections régionales en Sarre, une région de l'Ouest, et en Thuringe, dans l'ancienne Allemagne de l'Est. Des représentants de l'aile libérale de la CDU, et surtout de la CSU, son alliée bavaroise, lui reprochent une campagne sans contenu et l'exhortent à adopter un ton plus offensif. "On ne gagne pas une élection dans un wagon-lit", a réagi le député CSU Thomas Silberhorn.
Les unions chrétiennes CDU-CSU restent traumatisées par les précédentes élections législatives de 2005, lors desquelles, contre toute attente, elles avaient obtenu un résultat nettement moins élevé que prévu. Les conservateurs avaient ensuite été contraints de former un gouvernement de grande coalition avec le Parti social-démocrate (SPD).
Dans les urnes, la grande popularité de la chancelière ne profite pas vraiment aux unions chrétiennes. Certes, elles devancent très largement les sociaux-démocrates dans les sondages - entre onze et quinze points séparent les deux formations - mais elles stagnent à un niveau à peine supérieur à celui de 2005 (35,2 %), lors des précédentes législatives.
Même si les piètres résultats de dimanche s'expliquent en grande partie par des problématiques locales, ils ont provoqué un certain malaise au sein de la CDU-CSU. En Sarre et en Thuringe, les chrétiens-démocrates ont perdu de nombreuses voix au profit de Die Linke et du SPD. Officiellement, les barons de la CDU et de la CSU font front commun derrière Mme Merkel. Pour autant, la nervosité est palpable : "Nous ne pouvons pas à nouveau commettre une erreur", avertit M. Silberhorn.
Mais la chancelière ne cille pas. Elle reste persuadée que cette stratégie l'a rendue très populaire : "Les gens ont besoin de personnes à qui ils font confiance", fait-elle valoir. "Elle a tout à perdre en aiguisant le profil de sa campagne", explique Gero Neugebauer, politologue à l'Université libre de Berlin. Rien n'est plus éloigné de sa nature, pragmatique et sobre que les discours polémiques. Et puis, les électeurs pourraient lui en tenir rigueur. Près de la moitié d'entre eux ne sait pas encore pour quel parti ils voteront le 27 septembre. "En ces temps de crise économique, il n'est pas de bon ton de s'attaquer mutuellement", assure Wolfgang Bosbach, député chrétien démocrate.
Garant de stabilité
Aussi, les attaques des chrétiens-démocrates à l'encontre de leurs adversaires sociaux-démocrates, qui pourraient revenir au pouvoir en Sarre ou en Thuringe à la faveur d'une alliance avec Die Linke (gauche radicale) et les Verts, devraient rester modérées. Le parti de la chancelière se contentera de mettre en garde contre des "expériences politiques incertaines". Mme Merkel veut montrer qu'en période de récession, la CDU est un garant de stabilité.
Pour la CDU, il n'est pas non plus question de se mettre en scène avec son partenaire favori, les libéraux du FDP. Mme Merkel ne veut en aucun cas renouer avec son image néolibérale de 2005 alors qu'elle cherche à séduire l'électorat du centre. Ses alliés de la CSU ont tendance à pousser cette stratégie à l'extrême en ne ménageant pas les libéraux. Ainsi, c'est seulement du bout des lèvres que la chef de la CDU a redit, lundi, sa préférence pour un gouvernement avec les libéraux, un projet devenu plus qu'incertain à l'issue de ces trois scrutins régionaux.
Comme lors des élections européennes de juin, la CDU a perdu de nombreuses voix au profit du FDP en Sarre et en Thuringe. "Ce sont les déçus de la grande coalition berlinoise", souligne Nils Diederich, un expert de l'Université libre de Berlin. Ceux qui, au sein de son camp et parmi les libéraux, l'accusent de préférer la poursuite d'une grande coalition avec le SPD après le 27 septembre, se voient renforcés dans leurs convictions. "Mme Merkel s'accommode très bien de la grande coalition", assure Gerd Langguth, politologue et ancien fonctionnaire de la CDU. | |
|