La pole position d'une nouvelle écurie n'est pas une première en Formule 1. Parmi d'autres, Wolf avait réussi ce tour de force avec Jody Scheckter à Buenos Aires en 1977, avant de gagner le lendemain. A l'époque, l'écurie du milliardaire canadien Walter Wolf débarquait avec son auto, sans référence. Dérivée de Honda, Brawn n'est pas exactement dans ce cas. Mais l'équipe de Ross Brawn restera dans les annales pour avoir mis tout le monde d'accord au premier rendez-vous de la compétition après seulement sept jours de test avec machine, et des montagnes de questions sur la validité de ses performances à
Montmelo et à Jerez de la Frontera.
Elles étaient régulières, comme l'a montré Jenson Button en battant tout le peloton en Q3, samedi à Melbourne. Et Rubens Barrichello, qui partagera avec lui la 1ère ligne, avait auparavant dominé la Q1 et la Q2, en configuration légère. Le Britannique, en position de pointe pour la 4e fois de sa carrière, a signé un chrono de 1:26.202, surpassant au tout dernier moment les 1:26.505 de son coéquipier brésilien.
Arborant son premier sponsor -Virgin- depuis les essais libres du matin, Brawn GP a donc battu des équipes mieux référencées telles
Red Bull et
BMW, en 2e ligne avec
Sebastian Vettel et
Robert Kubica, ou
Williams et
Toyota, avec respectivement
Nico Rosberg, invaincu en entraînements, et
Timo Glock, associés sur la 3e rangée de zone de départ du circuit de l'Albert Park. De quoi raviver la polémique : à part la RB5 de Vettel et la F1.09, les bolides du top 6 sont équipés d'un diffuseur au design constesté, et dont l'avenir sera fixé le 14 mars à Paris, devant la Cour d'appel internationale de la FIA.
Chamboulée par des changements réglementaire d'une rare ampleur (aéro déséquilibré, slick et grip accru, KERS en option, etc…), la F1 a la tête à l'envers en Australie, comme le prouve les positions pas très avantageuse des grandes équipes.
Ferrari a limité la casse en obtenant les 7e et 9e places, avec
Felipe Massa et
Kimi Räikkönen, mal en point en libres 3 suite à une panne hydraulique sur la F60 N.4.
Mais pour ce qui est de Renault et McLaren, ce n'est pas brillant : le champion du monde 2005-2006,
Fernando Alonso, s'est fait éjecter en fin de Q2 à cause d'une sortie de piste alors que
Nick Heidfeld (BMW) venait juste de le sortir du top 10, et
Nelson Piquet a été d'une transparence totale, comme aux essais, crédité d'un 17e chrono indigne de son matériel. Quant à McLaren, ce fut pire encore : alors que le N.1 mondial
Lewis Hamilton était consigné au stand,
Heikki Kovalainen n'était pas capable de mieux qu'une 14e place.
Pour refermer le chapitre des déceptions, on notera la dernière position de
Sébastien Bourdais (
Toro Rosso). Le Français a expliqué avoir été gêné dans son tour de lancement, ce qui ne lui a pas permi de monter correctement ses gommes en température.