[TENNIS] Tsonga devra faire face .

Jo-Wilfried Tsonga se sait très attendu cette année à Roland-Garros. Le Français, qui a changé de statut depuis son phénoménal parcours réalisé à l'Open d'Australie, n'est pourtant pas très à l'aise sur terre battue. Pour sa deuxième participation au Grand Chelem parisien, le 15e joueur mondial va devoir assumer la pression médiatique et les attentes du public.

Mai 2007-mai 2008. Douze mois pour un nouveau joueur, un nouvel homme. Alors qu'il avait décidé de faire l'impasse sur l'édition passée de Roland-Garros pour mieux préparer la saison sur gazon, Jo-Wilfried Tsonga, en pleine reconstruction sur le plan physique et tennistique à cette époque-là, revient aujourd'hui Porte d'Auteuil avec un tout nouveau statut. Méconnu du grand public il y a un an, il lui sera cette fois difficile de déambuler tranquillement dans les allées sans provoquer une émeute... Car la sensation française de 2008, jusqu'à maintenant, c'est bien lui. Au centre d'une déferlante médiatique depuis son ascension fulgurante à Melbourne, où il a atteint à la surprise générale la finale avec au passage des succès sur Andy Murray, Richard Gasquet, Mikhail Youzhny et Rafael Nadal, le Manceau s'est régalé en évoluant sur un nuage dans les cieux australiens.

Une performance et une notoriété nouvelle qu'il a dû apprendre à digérer, puis à gérer. Accaparé par les médias dès son retour en France, le protégé d'Eric Winogradsky avait eu à peine le temps de couper, avant de partir s'entraîner avec le groupe France pour honorer sa première sélection en Coupe Davis face à la Roumanie. De nouvelles émotions fortes pour le Manceau qui, face au public français à Marseille, dérapait dès son entrée en lice contre Mario Ancic. Le temps était alors venu pour lui de s'offrir un vrai break: "Je crois qu'on ne peut pas donner tout à tout le monde en permanence. J'avais besoin de me ressourcer" , expliqua-t-il ainsi à RMC.fr .

Sur le ring pour une initiation

Une coupure qui ne lui permettait pas de s'offrir à nouveau le scalp de Rafael Nadal, alors qu'il s'inclinait face au Majorquin en huitièmes de finale du Masters Series d'Indian Wells au terme d'un âpre combat. Ce fut ensuite au tour de Julien Benneteau de lui barrer la route en seizièmes à Miami. Un tournoi où il avait ressenti une douleur au genou droit en disputant le double... Lui qui n'avait pas été épargné par les pépins physiques ces dernières années, notamment avec une hernie discale, se voyait contraint de renoncer au quart de finale de Coupe Davis face aux Etats-Unis à Winston Salem, quittant ses coéquipiers sur place. Souffrant d'une inflammation du ménisque interne du genou droit, le Manceau redoutait de devoir passer par la case opération. Une éventualité qui fut toutefois écartée, à son grand soulagement, avant de reprendre l'entraînement pour effectuer son retour à Rome.

En manque de repères, et qui plus est sur une surface qui n'est pas sa préférée, Tsonga chutait d'entrée face à Gilles Simon, puis rendait les armes contre Söderling à Hambourg dès le deuxième tour. Celui dont la ressemblance avec Muhammad Ali est saisissante a tout de même profité de son séjour allemand pour monter sur un ring de boxe et s'initier au noble art en compagnie de l'actuel champion du monde des lourds WBA, Ruslan Chagaev. Une expérience enrichissante pour le Manceau, qui prenait ensuite la direction de Casablanca où il était invité par les organisateurs, avec l'envie de mettre K.O. ses adversaires et d'engranger de la confiance.

L'objectif est en passe d'être atteint cette semaine. Après avoir écarté de sa route l'Espagnol Montanes et l'Algérien Ouahab, 330e mondial, le Français s'est défait jeudi des griffes de Santiago Ventura (6-3, 6-3) pour se hisser en demi-finale. Des victoires importantes pour reprendre le rythme avant le grand rendez-vous parisien. Ensuite...