[FOOT]Paris au fond du trou, Luis rappelé ?

2 avril 2008. Parc des Princes. Le PSG reçoit et bat Strasbourg au terme d'un match bien maîtrisé en partie, tendu dans l'ensemble. La date est à marquer d'une pierre blanche. Elle renvoie tout bêtement à la dernière victoire du club de la capitale en Ligue 1. Depuis le néant. Trou noir complet au niveau des résultats avec trois revers consécutifs. Chacun (Nancy, Nice et Caen) avec son histoire. Mais une vérité. Brute. Trois points de retard sur Lens, sept buts encaissés contre deux marqués, une 18e place détenue ex-æquo avec Strasbourg, des chiffres, en somme, de relégable : le PSG est au plus mal.
Le mental est atteint
Dans son opération commando pour assurer sa survie en L1, Paris a grillé le peu de joker qui lui restait. Si mathématiquement rien n'est encore scellé pour l'avenir du club parmi l'élite, sur le terrain, la situation se complique de plus en plus. La finale de la coupe de la Ligue et le succès face à Strasbourg ont donc joué les cache-misères. Le PSG a toujours un fond de jeu aussi indigent, une défense avec une solidité éponge, une animation offensive trop lente, prévisible et statique pour espérer surprendre l'adversaire. L'info n'est pas nouvelle, elle n'a même eu de cesse d'être répétée tout au long de la galère 2007-2008 des Franciliens.
Ce qui est nouveau dans les rangs parisiens, c'est leur renoncement mental. Désormais, les traits sont marqués et les phrases d'après-match de plus en plus difficiles à prononcer. Certains n'osent même pas évoquer la Ligue 2 mais avouent y penser. "Il reste quatre matches à jouer. On va continuer. C'est vrai qu'aujourd'hui, c'est très difficile" confie un Pedro Pauleta forcément déçu de "savourer" ainsi ces derniers moments à Paris. Le Portugais est l'un des seuls à surnager au sein de l'effectif francilien. L'un des seuls oui. Et quand ce dernier n'a pas de ballon exploitable, comme ce fut le cas sur la pelouse du stade Malherbe, l'impasse sportive est proche pour le groupe de Paul Le Guen.

Luis critiqué, Luis raillé mais Luis espéré ?

Plus le temps passe et plus les masques tombent. N'était-ce pas Luyindula à la mi-mars qui s'offusquait du manque d'implication de ses partenaires ? L'ancien Marseillais pointait même "une spirale individualiste" au sein du groupe parisien, précisant au journal l'Equipe "n'avoir vu aucun joueur ressortir du lot" après le bon mois de janvier du PSG. Affirmant même plus loin, comme la grande majorité de ses partenaires, "avoir abandonné Landreau au moment où celui-ci était dans le creux de la vague". Quelques semaines plus tard, Pauleta lui emboîte le pas. "On verra à la fin de la saison qui est le plus coupable. Tout le monde doit assumer ses responsabilités".
Oui, mais lesquelles ? Celle de ne pas se sublimer sur le terrain ? Ou celle de ne pas faire preuve d'un mental de battant durant 90 minutes ? Dans les deux cas, les joueurs ne sont pas les seuls responsables. Et les autres intéressés, à l'heure de passer tout près du bûcher, ne se défilent pas. Le Guen : "Je fais mes choix et je les assume. Je suis pleinement responsable de la situation". La tête du Breton ne tient plus à grand-chose sur le banc parisien. Alain Cayzac l'a reconnu lui-même. Sa décision de maintenir ce dernier en poste "Ce n'est pas de la faiblesse, simplement le sentiment qu'un changement à quatre journées de la fin ne pourrait rien changer". Le dirigeant francilien sait surtout que taper du poing sur la table aussi tard dans la saison achèvera le groupe plus qu'il ne le soudera. " Quand on voit sortir les joueurs des vestiaires, on voit que ce n'est pas la solution".
Non, à Paris, on refuse de vider son sac, laissant ce soin-là aux supporters, de plus en plus virulents, de moins en moins patients. Insultes, menaces - "Si on descend, on vous descend" - voitures de joueurs (Armand) vandalisées, le Camp des Loges a été le lieu de défoulement de fans déçus. Côté club, on préfère s'agiter en coulisses. Dimanche, la rumeur relayait une conversation téléphonique entre Alain Cayzac et Luis Fernandez. Rien d'officiel, rien d'informel non plus. "Taclé" il y a peu par le président du PSG, montré du doigt par de nombreux supporters, Luis Fernandez apparaitrait aujourd'hui comme un remède aux maux du PSG ? La volte-face est en passe de devenir monnaie courante au PSG. Décidément, Paris, ton mal est profond.

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