Peut-on dire coup d'essai, coup de maître pour ces débuts en F1 ?S.B. : Pour une première course, si j'avais à choisir un scénario, forcément j'aurais choisi celui-là. C'est sûr, ça ne se concrétise pas par la quatrième place qu'on aurait pu avoir mais on va mettre deux points quand même. Et deux points pour un premier Grand Prix c'est pas si mal que ça !
Racontez-nous un peu votre premier grand prix...
S.B. : Au début, cette première course ne s'est pas vraiment passée comme je le pensais parce qu'être en bout de file comme ça c'était une horreur (il est parti 17e, ndlr). En plus, on était relativement lourd donc je ne me sentais pas du tout bien, je n'arrivais pas à déclencher les pneus, c'était tout et n'importe quoi. Au bout d'un moment, j'ai commencé à reprendre mes repères. J'ai essayé de ne pas trop m'exciter mais, les dix premiers tours, ça a été dur, dur, dur. En plus, au premier restart j'ai eu une panne de radio, donc d'un seul coup je vois le drapeau vert quand les autres mecs sont déjà tous au bout de la ligne droite et, moi, je suis encore sur le réglage pour le safety car. (Adrian) Sutil me passe. Tout faux...
Cela s'est mieux passé ensuite...S.B. : Après, on a fait notre petit bonhomme de chemin et la course a commencé à se passer vraiment comme je l'attendais, avec énormément d'erreurs, beaucoup de mecs qui se sont accrochés en essayant de se doubler, parce que c'était quasiment impossible de le faire sans perdre la voiture, sans les aides au pilotage. Dès que tu te rapproches de l'auto devant toi, tu bloques les roues arrière au freinage et on ne peut plus s'arrêter. C'était vraiment injouable.
Profitant de ces erreurs vous avez donc commencé à gagner des places...S.B. : Oui, et il y a eu plus de déchet qu'on ne le pensait : beaucoup se sont retrouvés dans le mauvais wagon avec le safety car, ou dans des accrochages, ou ont fait des fautes. Moi, j'ai juste essayé de garder la voiture sur la piste et ça a marché tout le week-end. Au bout du compte, je n'ai pas fait une seule faute du week-end et au niveau de la confiance ça va m'être profitable.
Et vous réussissez un gros coup lors de la deuxième sortie de la voiture de sécurité...
S.B. : L'équipe a été super réactive: la lumière s'éteint à l'entrée des stands et on est les premiers à rentrer. Quand j'ai entendu l'équipe me dire de rentrer, je crois que j'ai vu la lumière s'éteindre au même moment. Même moi, je me suis dit: "Mais comment ils peuvent savoir, ça vient de s'éteindre ?" Là, ça a été le tournant, du coup on se retrouve bien, on a l'essence pour aller au bout et les autres doivent encore s'arrêter.
Ensuite vous avez réussi à maintenir derrière vous de sérieux adversaires...S.B. : Oui, il y avait du beau monde derrière avec
Fernando Alonso et
Heikki Kovalainen. Mais comme ils étaient assez occupés entre eux, j'ai commencé à faire le trou. Là, ça a commencé à sentir très bon. Je n'osais même plus regarder le panneau mais je me doutais qu'on se rapprochait de la fin. Et puis, la mécanique nous lâche. Mais j'ai déjà connu des déceptions avant, et j'en connaîtrai d'autres...
Au final qu'avez-vous appris au cours de ce premier Grand Prix ?S.B. : J'ai appris que dans le trafic c'est encore pire que ce que je croyais ! Il vaut mieux se qualifier devant, parce que "c'est pas fun" quand tu es 15e et que tu as cinq autos devant: pour tenir l'auto sur la piste avec toutes les turbulences des autres voitures ce n'est pas très drôle.