Après sa démonstration face à
Monaco,
Bordeaux a été tenu en échec par
Lille (0-0) lors de la 26e journée. Les Girondins, décevants, ont dû s'accrocher pour ne pas se laisser pièger par des Nordistes plus méritants.
Lyon en profite pour reprendre trois points d'avance.
BORDEAUX - LILLE : 0-0Lyon doit respirer un peu mieux. Les hommes d'
Alain Perrin, probablement devant leur téléviseur dimanche soir, n'ont pas dû être horrifiés par la sortie de leur principal concurrent, Bordeaux, sur la pelouse de Lille (0-0). Décevants en milieu de semaine sur la scène européenne puis improductifs dans le Nord, les Girondins ont finalement confirmé ce qu'ils n'arrêtent pas de clamer depuis des mois : Bordeaux n'est peut-être tout simplement pas prêt cette saison à aller chercher Lyon.
"On ne méritait pas un autre résultat". L'analyse de
Laurent Blanc en fin de match est juste. Le technicien bordelais, après quelques minutes de jeu, l'a vite compris. Son équipe, émoussée et pas toujours sereine sur le pré, aurait beaucoup de difficultés à percer la muraille nordiste. Si on avait pu reprocher au camp girondin son manque de prise offensif jeudi en Coupe de l'UEFA face à Anderlecht, cette même critique n'avait pas lieu d'être dimanche face au LOSC. Cavenaghi et Bellion, titulaires d'entrée et épaulés par un Micoud retrouvé et un Alonso particulièrement en jambes, le menu présenté au coup d'envoi par Blanc a du chien. Mais pas de fluidité ni de liant. C'est bien simple, Bellion sera le premier à jeter l'éponge, remplacé par Chamakh à l'heure de jeu.
"Je n'ai pas touché le moindre ballon", soupirera même l'ancien Niçois en allant rejoindre le banc girondin. Tout est dit.
Lille méritait mieuxFace à des Lillois compacts et solides aux abords de leur surface de réparation, la mission bordelaise promettait d'être ardue. Ajoutez à cela une forte propension à l'hésitation et à la perte de balle dans le camp girondin et le constat de la rencontre devient très clair. Bordeaux, emprunté, ne parvient pas à hisser son niveau de jeu. Et ce, malgré les accélérations d'Alonso et le travail de Wendel. De quoi donner une certaine forme de regret à
Claude Puel. Pourquoi ? Tout simplement parce que sa formation a mieux joué que son adversaire. Peu reluisant, le jeu lillois a eu le mérite d'être cohérent, solidaire et... plus offensif que son homologue girondin. Symbolisée par la prise de risque incessante de Lichtsteiner, l'audace lilloise est louable. Mais pas récompensée. Alerté par Cabaye dans la surface (79e), le Suisse voit Ramé, avec l'aide de son poteau gauche, repousser une frappe à bout portant.
La meilleure occasion lilloise. La réplique girondine ne tarde pas à tomber. Fidèle à ses (bonnes ?) vieilles habitudes, Bordeaux termine aussi bien le match qu'il l'a mal débuté. L'entrée de Chamakh offre un point de fixation dans la défense lilloise et un véritable soutien à Cavenaghi enfin en vue dans cette partie. Les vagues marines et blanches s'accentuent alors devant le but de Sylva. Preuve du manque de sérénité offensive des Bordelais, Micoud "manque" un but qui lui était promis suite à une sortie hasardeuse du portier lillois... avant de voir sa tête mourir sur le poteau droit adverse (81e). Débridée pourtant, pour le plus grand plaisir d'un stade Jacques Chaban-Delmas endormi pendant plus d'une heure, la fin de match ne change rien au schmilblick. Lille, à l'heure de compter les points, pourra toujours se plaindre d'un penalty oublié sur Lichtsteiner (11e) et d'un raté monumental de Frau seul face à Sylva (16e), Bordeaux d'un hors-jeu inexistant sur un raid de Chamakh (73e).
Mais finalement, cette rencontre ne valait peut-être pas autre chose qu'un match nul. Un tout petit point qui maintient Lille à quatre unités de la zone rouge. Un point minuscule pour Bordeaux qui laisse Lyon reprendre un peu d'air. Après ce non-match de la part des hommes de Laurent Blanc, tout l'enthousiasme provoqué par le 6-0 offert il y a peu devant Monaco est en train de retomber. Et après la question
"Bordeaux peut-il aller chercher le titre ?" , la Ligue 1 est en droit de se demander si le principal intéressé n'avait pas tout simplement raison en se disant trop tendre encore pour bouter Lyon hors de son trône.
LA DECLA : LAURENT BLANC (entraîneur de Bordeaux)"Je ne sais pas si c'est un bon point mais c'est un point de pris. Vu le match que l'on a produit, la qualité de l'équipe adverse, ce soir, on a pris un point mais on ne méritait pas les trois. On s'en satisfait même si on est déçu car on joue toujours pour gagner. J'avais prévu que cette équipe de Lille pose énormément de problèmes, rassurez-vous elle en pose pratiquement à toutes les équipes de L1, il n'y a qu'à voir leur parcours, ils n'ont perdu que cinq fois. Comme j'ai dit à Claude (Puel), j'espère qu'ils poseront autant de problème à Lyon. Pour recevoir Lille, il faut avoir de la fraîcheur physique et à partir de là, vous pouvez comprendre certains choix de jeudi (Bordeaux-Anderlecht)."