Guillaume El Patron
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| Sujet: Un quart des Irlandais indécis sur le traité de Lisbonne Lun 7 Sep - 7:29 | |
| Dans la dernière ligne droite, au bout d'une course d'obstacles franchis plus ou moins laborieusement, le traité de Lisbonne n'est pas à l'abri d'une chute fatale. L'ironie du sort veut que l'avenir de ce traité, destiné à rendre plus efficace l'Union européenne (UE), et qui doit être ratifié par les vingt-sept Etats, soit menacé par ceux dont le pays a le plus spectaculairement bénéficié de son entrée dans la Communauté : les Irlandais, seuls à devoir s'exprimer par référendum.
Une autre bizarrerie est que ces derniers, après avoir voté non une première fois en juin 2008 (à 53,4 %), persistent à exprimer des craintes à l'égard du traité : ils ont pourtant obtenu du Conseil européen, en juin 2009, des garanties sur les sujets qui suscitaient leur inquiétude : neutralité militaire, interdiction de l'avortement et fiscalité - la faible imposition sur les entreprises a permis le décollage du "Tigre celtique".
A un mois du référendum du 2 octobre, selon un sondage TNS paru vendredi 4 septembre dans le quotidien Irish Times, le soutien des Irlandais au traité européen perd huit points au profit des indécis et des opposants par rapport au précédent sondage de mai. Les partisans sont toujours en tête, à 46 %, mais les adversaires progressent d'un point, à 29 %. La proportion d'indécis fait un bond de sept points, à 25 %.
Par rapport au non de juin 2008, le paysage a changé. Politiquement, il est plus favorable : les adversaires du traité de Lisbonne n'ont pas vu émerger de personnalité charismatique comme l'homme d'affaires Declan Ganley, qui avait ajouté à sa force de frappe financière l'efficacité de slogans souvent fallacieux mais habiles. M. Ganley est écarté de la vie publique depuis son échec cuisant, ainsi que celui de son parti, Libertas, aux élections européennes de juin. Comme en 2008, le parti Sinn Fein, nationaliste de gauche radicale, est le seul parti parlementaire à s'opposer au traité jugé "ultralibéral". Contrairement à 2008, l'Association des fermiers irlandais (IFA) s'est fermement prononcée en faveur du traité, comme le principal syndicat de travailleurs, Siptu : deux acteurs influents de la société civile.
"Restons-en là"
Economiquement, l'Irlande vacille. Le Tigre celtique a pris de plein fouet la crise mondiale et les Irlandais, sortis de la misère il y a à peine trente ans, retrouvent le chômage et des déficits publics qu'ils ne connaissaient plus. L'Europe est à nouveau perçue comme un soutien. En juin 2008, le pays basculait du statut de "bénéficiaire net" à celui de "contributeur net" et les slogans de M. Ganley cultivaient la tentation de l'égoïsme : "L'Europe nous a beaucoup apporté : restons-en là."
Dans ce contexte d'inquiétude, le référendum peut cependant être utilisé comme protestation à l'égard d'un gouvernement très impopulaire et jugé responsable de la crise. Les craintes de devoir renoncer à une fiscalité propre ou à la neutralité militaire ne sont pas des sujets débattus. Mais des épouvantails sont agités, notamment par une association conservatrice, Coir, prodigue en affiches aussi farfelues qu'efficaces : le traité conduirait à baisser le salaire minimum (compétence nationale), à libéraliser l'avortement malgré les garanties obtenues, à renoncer à l'indépendance nationale - "Ils veulent notre liberté, ne la jetez pas !", photos de héros historiques à l'appui.
La campagne sera "très serrée", a reconnu le ministre des affaires étrangères, Micheal Martin. La présidence suédoise de l'UE a prévenu qu'un non des Irlandais (1 % de la population de l'Union) signerait la fin du traité de Lisbonne. | |
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