Guillaume El Patron
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| Sujet: Bordeaux : la peur du coup de chaud Jeu 3 Sep - 19:15 | |
| Dans le Bordelais, les vendanges ont débuté depuis une semaine pour les blancs, du côté de l'Entre-Deux-Mers et de Pessac-Léognan. Les premières récoltes en rouge, elles, sont attendues dans une semaine. C'est plus tôt qu'en 2008 : l'année 2009 ayant été globalement plus chaude, le raisin est mûr plus tôt, car le cycle végétatif de la vigne dépend beaucoup de la température.
Ce phénomène n'est pas nouveau : depuis cinquante ans, les dates de vendanges sont posées de plus en plus tôt. Selon les travaux de 2002 d'un oenologue rhodanien, Bernard Ganichot, elles ont avancé d'environ un mois entre 1945 et 2000, aussi bien dans le Médoc que dans les Côtes-du-Rhône. Pour l'évolution de la vigne, même constat : plusieurs études révèlent une précocité des différents stades du cycle végétatif : dans le Bordelais, les premières pointes vertes - le débourrement - sortent quinze jours plus tôt en moyenne que dans les années 1970. La floraison - quand la vigne est en fleur - et la véraison - quand le raisin change de couleurs - suivent la même tendance. Un constat réalisé dans d'autres vignobles. En Alsace, par exemple, les dates de véraison ont été avancées de trois semaines en trente ans, selon les travaux d'Eric Duchêne, ingénieur de recherche au laboratoire de génétique et d'amélioration de la vigne à l'INRA de Colmar.
Les viticulteurs le savent : pour faire du bon vin, la maturité du cépage cultivé doit être en phase avec les conditions climatiques locales : "C'est nécessaire pour que les raisins ne mûrissent ni trop tard, ce qui aboutirait à la production de vins acides, herbacés et trop alcoolisés, ni trop tôt, ce qui donnerait des vins manquant de finesse aromatique et de fraîcheur", explique Kees Van Leeuwen, professeur à l'Ecole nationale d'ingénieurs des travaux agricoles (Enita) de Bordeaux. "La fenêtre idéale de maturité se situe donc approximativement entre le 10 septembre et le 10 octobre. Si la tendance actuelle se poursuit, la maturation du raisin risque de se dérouler au plus chaud de l'été, ce qui peut aboutir à la production de vins déséquilibrés et peu expressifs", assure le chercheur à l'unité mixte "Ecophysiologie et génomique fonctionnelle de la vigne" de l'Institut des sciences de la vigne et du vin. Conséquences possibles : trop de sucre, des degrés d'alcool plus importants, une richesse aromatique moindre et des rendements plus faibles.
Les scientifiques n'ont aucun doute sur la principale cause de ces évolutions phénologiques de la vigne : le réchauffement climatique. Même si la façon de cultiver la vigne, son emplacement géographique et le type de vigne plantée - des cépages précoces ou non - influent également. En Gironde, la température moyenne a augmenté de 1,2 °C depuis les années 1980. Elle correspond à celle constatée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) en Europe. Un réchauffement qui va se poursuivre selon les récentes estimations des mêmes experts : la température du globe devrait augmenter de 1,8 à 6° d'ici à 2100, selon les scénarios.
Et les vignes ne seront pas épargnées. "2003 est l'année révélatrice de ce qui nous attend dans vingt ans", assure le professeur de l'Enita. Le vignoble bordelais a la chance de bénéficier d'un climat tempéré, avec des cépages dont la maturité est tardive dans le temps, surtout pour le cabernet sauvignon et le petit verdot. "Mais ça n'est pas le cas de la Bourgogne, de l'Alsace ou de la Champagne dont les cépages sont plus précoces", explique Kees Van Leeuwenn.
Les solutions sont variées, à commencer par la modification des pratiques culturales pour rallonger le cycle de la vigne : moins d'effeuillage des plantes, plus d'enherbement, des orientations et des emplacements des vigne pour moins d'exposition au soleil, des vignobles moins denses... D'autres solutions, plus efficaces selon les chercheurs, consistent à planter des porte-greffes ou des variétés de cépages, des clones, sélectionnées pour une plus grande résistance à la sécheresse. Des études sont en cours dans différents laboratoires. Enfin, "si la sécheresse se confirme, il faudra planter de nouveaux cépages plus tardifs, à la place de ceux connus aujourd'hui", insiste Serge Delrot, spécialiste du fonctionnement de la vigne et directeur scientifique de l'ISVV. Un avis partagé dans le monde scientifique : "Dans cinquante ans, le Bordelais et d'autres régions viticoles auront des encépagements et des porte-greffes très différents, insiste le professeur de l'Enita. Et il faut s'attendre à ce que les vins aient des typicités et des goûts différents."
Certains rares châteaux du Bordelais modifient à titre expérimental une partie de leur encépagement, comme Château Cheval-Blanc, premier grand cru classé A de Saint-Emilion, dont Kees Van Leeuwen est consultant, ou Larose-Trintodon, un cru bourgeois du Médoc.
Beaucoup restent sceptiques, car, depuis des centaines d'années, la vigne a fait ses preuves en matière d'adaptation climatique. Les années chaudes ont presque toujours produit de grands millésimes. Les viticulteurs ont également adapté leurs pratiques et leur savoir-faire. "Sur les trente dernières années, nous avons constaté une augmentation importante des températures, mais, sur une échelle de cent ans, nous n'en savons rien, à l'exception des modèles théoriques connus", relativise Muriel Barthes, directrice technique du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), qui finance plusieurs recherches sur le sujet. | |
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Rey Mysterio64 #1 Peep
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| Sujet: Re: Bordeaux : la peur du coup de chaud Ven 4 Sep - 23:53 | |
| Le bordelais a un aveir flou, on ne peut plus compter sur la pluie et les cours d'eau douce faudra bien le comprendre un jour | |
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