Sarko attend la décrue du chômage ...

"La crise, on en sortira quand le chômage commencera à reculer. C'est ma grille de lecture." En déplacement dans l'Orne, dans une usine du sous-traitant automobile Faurecia, Nicolas Sarkozy a refusé, jeudi 3 septembre, de parler de la fin crise, en dépit de la multiplication d'indicateurs conjoncturels encourageants.

Le chef de l'Etat ne veut pas que se crée un hiatus entre la reprise économique et l'expérience des Français, sensibles avant tout à l'évolution du chômage. Il faut surtout reconquérir les classes populaires, pour espérer gagner les élections régionales de mars 2010, puis la présidentielle de 2012.

Dans ce contexte, après avoir fustigé les rémunérations des banquiers fin août, repris en main le dossier de l'insécurité qui s'envole, M. Sarkozy a vanté son volontarisme économique et social.

Truffant son discours de ses habituels "je ne l'accepte pas" et "de moi, on attend des décisions, pas des commentaires", il a vanté ses mesures en faveur du chômage partiel et repris son discours industrialiste. "Je ne veux pas d'une France sans usine", a-t-il expliqué, vantant pour la enième fois son action pour sauver le constructeur Alstom. Il a annoncé l'organisation, avant la fin de l'année, d'états généraux de l'industrie pour mettre au point une nouvelle politique industrielle.

Le sujet du jour, c'était la fermeture de la filiale du groupe américain Molex. "Ce n'est pas fair play de partir et d'empêcher qu'il y ait un repreneur pour ne pas avoir de concurrence", a asséné M. Sarkozy. "S'il y a un repreneur, l'Etat garantira le repreneur".

"JE NE SACRIFIERAI PAS L'INVESTISSEMENT"

Ainsi, l'action de l'Etat reste réhabilitée. "Dépenser cent euros qui ne servent à rien c'est beaucoup plus cher que dépenser 1 000 euros qui préparent l'avenir. Un homme d'Etat, ce n'est pas seulement un comptable", a estimé M. Sarkozy.

Il n'empêche, le sujet de la dette devient lancinant, et M. Sarkozy a dû le concéder. "Je sais parfaitement qu'il y a un problème de dette dans ce pays. Je ne suis pas absent à ce point là. Mais je ne sacrifierai pas l'investissement de la France. Jamais".

Insensiblement, M. Sarkozy prépare la sortie de crise et retrouve les accents de son début de mandat, celui de l'homme qui voulait avant tout réformer la France plutôt que le pompier qui doit éteindre l'incendie. "Le monde bouge à une vitesse stupéfiante. La France ne peut pas rester immobile. C'est cela le message", a lancé M. Sarkozy.

Prônant "moins d'assistanat et plus de travail", il a donc revendiqué les décisions prises en 2007 : la détaxation des heures supplémentaires, la fin des coups de pouce au smic – "mauvais pour la compétitivité de la France" – et le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite. Il a aussi affirmé qu'il allait "diminuer les impôts", tout en revendiquant l'instauration de la taxe carbone.